Bisphénol A
 

Bisphenol A : vous aviez pensé aux bouilloires ?
Le bisphénol A est utilisé dans la fabrication de plastiques comme le polycarbonate. Après le Canada, la France ou le Danemark, l' UE vient de l'interdire dans les biberons. La Suisse n'a pas réagi. Et ce bisphénol, on en trouve aussi dans les bouilloires…

Le Bisphenol A est partout

Le feuilleton du Bisphenol A dans les biberons, cela fait plus de deux ans que  vous le vivez quasiment en direct à A Bon Entendeur. A la fois composé plastique et hormone de synthèse, le BPA se retrouve principalement dans le polycarbonate. Il y a deux ans, nous vous expliquions le problème comme cela :
ABE, 20  janvier 2009.
Les biberons sont testés [DR]
Les biberons sont testés [DR] La molécule en question, la voici, il s’agit du bisphénol A, un œstrogène de synthèse contenu dans des plastiques, les polycarbonates. Cette molécule peut se détacher des plastiques et migrer à faibles doses dans les liquides contenus dans les biberons.
Le problème, c’est que le bisphenol A est un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire l’une des nombreuses molécules qui peuvent s’interposer dans le fonctionnement normal du système hormonal. Les hormones, ce sont les messagers chimiques qui permettent à nos cellules de communiquer entre elles à distance pour contrôler l’ensemble de leurs fonctions.
Nathalie Chèvre écotoxicologue, Université de Lausanne: « on sait qu’il va se lier aux récepteurs hormonaux, aux récepteurs oestrogéniques. Il va mimer l’effet des hormones sexuelles. »
Les risques induits par un dérèglement du système hormonal sont importants et la littérature scientifique est abondante sur ce sujet. Et les effets du BPA observés en laboratoire sur des animaux plutôt inquiétants. On parle de troubles du comportement et de la reproduction, de lien avec certains cancers, avec le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires.
Même s’il est très difficile d’établir un lien direct sur l’homme, ces présomptions scientifiques ont entraîné notamment le Canada, la France et plusieurs Etats américains à l’interdire au moins dans les biberons. Le Danemark l’a également interdit dans les contenants alimentaires à destination des enfants de 0 à 3 ans.
La dernière en date, c’est l’Union Européenne dans son ensemble qui l’a interdit dans les biberons à partir de la mi-2011. La raison officielle, la voici :
Le bisphénol A est soupçonné d’augmenter les risques de puberté précoce chez les femmes, de cancer de la prostate ou du sein et les anomalies de reproduction.
Du côté Suisse, rien à signaler pour l’instant ! L’Office fédéral de la Santé Publique s’est borné le lendemain de la décision européenne à constater dans un communiqué que :
L'exposition à cette substance à travers l'alimentation reste très inférieure à la dose journalière admissible ; la protection de l'ensemble des consommateurs est donc assurée. L'usage courant de biberons contenant du BPA ne constitue pas un risque pour les nourrissons ou les enfants.
Le problème, c’est que cette dose journalière censée être sans danger pour la santé est aujourd’hui remise en cause par d’autres experts.
Ainsi, Claude Reiss, ex directeur de recherche CNRS qui juge les anciennes études obsolètes : « Ces doses admissibles ont été déterminées il y a souvent trente, quarante ans à partir de mesures faites à l’époque avec ce que l’on avait de mieux sous la main, c’est-à-dire avec des souris et des rats. Et donc, depuis trente ou quarante ans, ces chiffres sont gravés dans le marbre et les experts se basent toujours sur ces chiffres-là. Et là, nous voulons intervenir pour dire que ces chiffres, il faut les mettre de côté pour aller regarder quel est l’effet réel de ces molécules sur nos cellules et sur notre organisme. Parce que tous ces perturbateurs endocriniens sont actifs à des concentrations extrêmement faibles. »
Les mesures prises sont très différentes d’un pays à l’autre, comme nous l’explique Nathalie Chèvre, écotoxicologue, Université de Lausanne : « Le Canada a interdit le bisphénol A dans les biberons en 2008, on est en 2010 et l’Union européenne s’en préoccupe. Et peut-être que la Suisse attendra quelques années avant que cela se fasse. Mais c’est vrai que l’on est dans des débats difficiles, comme il y a des études contradictoires il faut prendre position par rapport à ça. Et en fonction de cela ça peut prendre plus ou moins longtemps.»

Même chez vous

Interdire le bisphenol A dans les biberons, c’est un premier pas, mais c’est un peu s’occuper de la pointe de l’iceberg. En effet,  du bisphenol A, on en trouve partout, même, en quantité non négligeable, dans le lait maternel.
Ce constat, Pierre Bonhôte, chimiste cantonal adjoint NE le fait dans son travail : « Du bisphénol, on en trouve partout dans l’environnement. Le programme de recherche 50 en Suisse a fait des investigations sur l’environnement pour déterminer ce que l’on trouvait dans les lacs, les rivières et les eaux souterraines ; on en trouve pratiquement partout. »
Côté plastique, il y en a dans le polycarbonate, mais il peut y en avoir aussi dans d’autres polymères comme les résines Epoxy, le PVC ou le polysulfone.
Le Bisphénol A est partout [DR]
Le Bisphénol A est partout [DR] Dans la chaleur de notre foyer, la chasse au Bisphenol est très compliquée. Pierre Bonhôte remarque que rien n’est fait pour aider le consommateur à choisir. « Alors effectivement, c’est problématique si l’on veut être un tant soit peu sélectif sur le plastique, on ne trouvera pas toujours des indications de la sorte de plastique dont il s’agit. Le choix du consommateur peut le conduire à dire : même s’il est considéré légalement que cela ne pose pas de problème, moi j’ai envie d’éviter telle et telle sorte de plastique parce que ça peut libérer des substances telles que le bisphénol A, que je veux éviter totalement. Et dans ce cadre-là, il serait bon que les plastiques soient tous étiquetés. »
Une liste exhaustive des produits qui peuvent en contenir est presque impossible à établir :
  •          biberons, cannettes et boîtes de conserve, divers contenants alimentaires, vaisselle et couverts en plastique.
  •          Certains adhésifs, joints et mastics.
  •          Casques et lunettes de sport.
  •          CD et DVD.
  •          Divers matériels informatiques et électroniques.
  •          Certains amalgames dentaires, équipements médicaux, verres de lunettes et lentilles de contact.
  •          Certains équipements automobiles.
Il y en a aussi dans certains tickets de caisse, et le BPA, ça passe à travers la peau…
D’un autre côté, on nous explique souvent que le BPA ne s’accumule pas dans le corps, mais selon certains spécialistes, ça ne doit pas nous rassurer pour autant.
Selon Claude Reiss : « La métabolisation du BPA est relativement rapide. C’est une question de deux ou trois jours, si vous voulez. Donc ce que vous avez absorbé il y a deux trois jours, trois jours après vous avez la moitié de la concentration qui est encore présente. Néanmoins, nous avons un niveau constant de BPA dans notre organisme parce que tous les jours, on en rajoute. Donc, la baignoire on la vide d’un côté, avec l’élimination, et on la remplit de l’autre avec les boîtes de conserves, les biberons etc… Et donc vous avez un niveau constant.»
Ne pas consommer de bisphénol n’est pourtant pas si simple. Selon Nathalie Chèvre, ce serait même impossible : «  C’est vrai que c’est difficile de tout éviter. Il faudrait aller vivre en Ermite dans une grotte, ce qui n’est pas possible, en tout cas pas pour tout le monde. Ce que j’essaye de faire, c’est de limiter les risques en diversifiant les risques, comme on dit, c’est-à-dire de boire parfois de l’eau en bouteille mais aussi plutôt de l’eau du robinet, etc… D’utiliser le moins de plastique possible, d’autres matériaux, sachant que ces autres matériaux peuvent aussi contenir des produits toxiques potentiellement.»
La situation est d’autant plus sérieuse que le BPA n’est de loin pas le seul perturbateur endocrinien de notre environnement. Naturelles ou artificielles, des substances potentiellement nuisibles à notre système hormonal, ce n’est pas ça qui manque.
Pour Nathalie Chèvre, les substances nuisibles pour le corps sont plus nombreuses qu’on ne le pense: « De ce que l’on connaît, on sait qu’il y en a déjà plusieurs centaines. Mais certainement qu’il y en a plusieurs milliers. Surtout que souvent ces perturbateurs endocriniens, ce n’est pas forcément la substance mère comme on l’appelle, mais c’est le produit de dégradation. C’est le cas des nonylphénols, qui étaient des agents détergents et dont les produits de dégradation ont des effets endocriniens. » « Mais selon moi, ce qui m’inquiète le plus, ce ne sont pas les plastiques, mais les cosmétiques. On a montré par exemple que certains filtres UV avaient des effets endocriniens et des filtres UV il y en a pratiquement dans toutes les crèmes cosmétiques actuellement. Et c’est vrai que les scientifiques qui ont fait des études sur les filtres UV recommandent aux femmes enceintes d’éviter ces crèmes ainsi qu’aux enfants. »
En plus, comme un orchestre bien accordé, toutes ces substances peuvent agir de concert. Ce qui n’est pas pris en compte par la réglementation, comme nous l’explique Nathalie Chèvre : « Pour le moment, ce que l’on réglemente, ce sont les substances individuelles. Mais effectivement, du fait que l’on est exposé à des milliers de substances tous les jours, il y a un effet cocktail, qui est certainement additif, peut-être synergique, mais en tous cas additif. Et c’est certainement l’exposition à ce cocktail-là qui induit les effets que l’on voit actuellement, comme l’augmentation du cancer du sein, la puberté précoce etc… »

Les bouilloires: le test

La bouilloire électrique, cet humble compagne de nos tisanes nocturnes et de nos thés matutinaux est-elle aussi susceptible de contenir du Bisphénol A qui, sous l’action de la chaleur, pourrait migrer de manière indésirable dans nos décoctions?
Nous avons voulu le savoir, en soumettant à l’analyse du laboratoire du chimiste cantonal de Neuchâtel  22 bouilloires achetées en Suisse Romande, 15 en plastique et 7 apparemment en métal.
Avant l’analyse, chaque objet a été préparé selon les spécifications du fabricant, c’est-à-dire jusqu’à 4 rinçages en jetant l’eau, avant de prendre en considération le contenu pour analyse.
Commençons par les bouilloires en plastique.
Pierre Bonhôte: «  Nous avons découvert du bisphénol A dans plusieurs de ces bouilloires. Cela dépend de leur constitution, des plastiques qui sont utilisés. Certaines en contiennent passablement, dira-t-on, d’autres presque pas. Et on constate que respecter les consignes du fabriquant, à savoir rincer la bouilloire avant de l’utiliser un certain nombre de fois est important. Parce que le plastique, quand il est neuf, a une certaine quantité de bisphénol A à sa surface et au cours des rinçages, cette quantité diminue ce qui fait que pour certaines bouilloires, on arrive ensuite à des quantités qui ne sont plus détectables. Pour d’autres bouilloires, par contre, on constate que l’on persiste à avoir dans l’eau bouillie une quantité de bisphénol A qui n’est pas négligeable.»
Voici nos résultats :
La bouilloire dont l’eau contenait le plus de Bisphenol A après rincage:
 [DR] [DR]  MioStar SilverBelt

160 ng/l.
 [DR] [DR] Atom de Kenwood

120 ng/l.
 [DR] [DR] Melitta Look Aqua Vario

75 ng/l
 [DR] [DR] Rotel rapid 280

15 ng/l.
 [DR] [DR] Trisa Vitessa

10 ng/l.
8 bouilloires contenaient du BPA avant rincage, mais ne contenaient plus de quantité décelable ensuite, il s’agit de :
 [DR] [DR] Turmix CX 170
 [DR] [DR] Satrap Thermoboil
 [DR] [DR] Tefal Vitesse
 [DR] [DR] Durabase Aqua
 [DR] [DR] Füst Primotecq WK 9010
 [DR] [DR] Bosch Private collection TWK6004N
 [DR] [DR] Philips HD4676
 [DR] [DR] Miostar XS
Enfin, deux bouilloires seulement n’ont jamais livré de quantité décelable de BPA, avant et après rincage :
 [DR] [DR] Intertronic
 [DR] [DR] Braun AquaExpress WK 210
On aurait pu croire qu’en choisissant des bouilloires en métal, on allait être épargné par la contamination au BPA, hélas, trois fois hélas, c’est faux !
Pierre Bonhôte: « C’était un peu la surprise de voir que des bouilloires métalliques pouvaient produire une eau plus ou moins riche en bisphénol A. Il faut savoir que ces bouilloires métalliques ont quelques fois un couvercle en plastique, et que dès le moment que l’eau boue dans la bouilloire, elle va se condenser sur le couvercle, que cette eau condensée retombe dans l’eau que l’on va boire. Et cela peut apporter du bisphénol A bien que toute l’enveloppe de la bouilloire soit en métal. »
Voici les résultats des bouilloires métalliques :
 [DR] [DR] Trisa Expressboil

La plus contaminée après rincage

140 ng/l.
 [DR] [DR] Tefal Expressboil

60 ng/l,
 [DR] [DR] Füst Primotecq WK1340

55 ng/l,
 [DR] [DR] Solis AQUAMAT 554

25 ng/l
 [DR] [DR] Et à égalité, la Satrap Quickboil et la Bosch Private collection TWK 6801, elles renfermaient 20 ng/l après rincage.
 [DR] [DR] Miostar Chà

La seule qui n’avait plus de Bisphenol A détectable après rincage
A tire indicatif, le Chimiste Cantonal a également procédé à l’analyse de l’eau des trois bouilloires utilisées par les employés du laboratoire, des ustensiles âgés de quelques années. Les trois renfermaient du BPA, et ce jusqu’à 410 ng/l.
Pierre Bonhôte voit plusieurs explications: « Alors, cela semble un peu contradictoire avec ce que l’on a dit au début. A savoir que si l’on rince la bouilloire neuve, la quantité de bisphénol A dans l’eau diminue. Par contre, ce que l’on observe, effectivement, c’est que les vieilles bouilloires ont tendance à en produire plus. Cela peut venir du fait qu’avec le temps, le plastique commence à se fissurer, que dès lors, la surface exposée devient plus grande, que l’on peut extraire du bisphénol A qui est à l’intérieur du plastique. Ou alors que le polymère lui-même commence un peu à se dégrader et que comme le bisphénol A est un constituant de ce plastique, ce constituant commence à être libéré dans l’eau et qu’avec le vieillissement, ce phénomène s’accélère. »
Mais alors, Monsieur Bonhôte, tout ce bisphenol, c’est dangereux ?
Pierre Bonhôte : « On est très loin en-dessous des valeurs que recommande l’Agence européenne pour la sécurité alimentaire ainsi que l’Office fédéral de la santé publique, qui ont encore réaffirmé récemment que l’on pouvait, si l’on pèse à peu près 80 kilos, ingérer jusqu’à 3 milligrammes par jour de bisphénol A sans danger pour la santé. La question est de savoir maintenant si la science a dit son dernier mot en matière de toxicologie. De toute manière, avec des produits comme le bisphénol A, dont on sait qu’ils sont des perturbateurs endocriniens, le mieux, dans la mesure où cela ne demande pas des efforts invraisemblables, c’est de choisir les produits ou les aliments qui en apportent le moins à l’organisme. Et d’essayer d’éviter les bouilloires qui en libèrent beaucoup dans l’eau. »

Le Beaba du « sans Bisphenol A » :

Bienvenue à « Plastique Vallée », ou plus prosaïquement à Oyonnax, dans l’Ain, à 75 kilomètres de Genève. Ici, chez Beaba, l’un des grands fabricants français d’articles de puériculture, on a senti le vent venir, et on a commencé à supprimer le Bisphenol A dans tous les produits il y a à peu près une année.
Bruno Salamone, responsable industriel et développement [DR] Bruno Salamone, responsable industriel et développement [DR] Bruno Salamone, responsable industriel et développement Beaba explique la démarche de son enseigne: « Il y a eu plusieurs publications de l’AFSA, des rapports contradictoires qui disaient que le bisphénol pouvait être dangereux dans certains cas. Notre direction nous a fixé comme objectif de supprimer en moins d’un an tout le polycarbonate de notre gamme. » Le problème, c’est que le polycarbonate présente de nombreux avantages industriels. « Le poly- carbonate est facile à transformer, il est bon marché, il a des plages de transformations assez intéressantes, des propriétés thermomécaniques aussi très intéressantes, la seule problématique c’est qu’il a du bisphénol. »
Remplacer le polycarbonate, ça demande réflexion, ça coûte un peu, mais c’est tout à fait possible, selon Bruno Salamone. « Nous avons fait des tests. Le PES n’était pas la solution, car le plastique avait jauni après un passage au micro-ondes. Cet aspect vieillit était un frein pour le consommateur. Il était aussi cinq à six fois plus cher. On a continué avec des polyamides. Là, les mêmes avantages que le PES, toujours cette teinte un peu grise, qui peut être un frein à l’achat. Un  petit peu moins cher, mais avec des qualités mécaniques inférieures, un copolyester. On a fait  les tests de chute, et ce n’était pas ce qui se faisait de mieux. On a essayé un quatrième matériau, qui est le polypropylène, qui lui, naturellement est opalescent. Donc il est facilement identifiable pour le consommateur. Donc on a décidé de jouer cette carte. Et puis on a réussi à maintenir un prix équivalent. »
Si l’on connaît les problèmes liés au bisphénol, quid des autres polymères ? Selon Bruno Salamone, certains produits sont assez connus et permettent de limiter les risques : « En effet, c’était aussi une crainte. Donc nous avons décidé d’employer le polypropylène, puisqu’il existe depuis plus de quarante ans. Donc on a un historique. Il est utilisé dans une multitude d’applications que l’on utilise au quotidien. Ce recul et l’historique on ne l’a pas forcément sur d’autres matériaux. »
Mais le succès de Beaba, c’est le fameux Babycook. Celui-ci était en polysulfone, un plastique qui contenait également du bisphenol A, c’est aujourd’hui réglé. Voici la fabrication du panier cuiseur de riz pour Babycook, celui-ci avait été prévu en polycarbonate, il est finalement en polypropylène.
La pâte composée de grains de plastique et de colorant est injectée à une température de 230 degrés sur un moule à 60 degrés. Le refroidissement est donc quasi-instantané et aucun ébarbage n’est nécessaire.
Mais passer du polycarbonate au polypropylène nécessite une modification dans la chaîne de fabrication. Bruno Salamone et son équipe ont participé à ces changements: « Ca se passe surtout au niveau de l’outillage. Au fait, les retraits entre le polycarbonate et les polypropylènes sont différents. Donc à la sortie de l’outillage, intrinsèquement, la matière se rétracte d’une façon pour le polycarbonate que pour le polypropylènes. Donc ça veut dire que sur un même outillage avec deux matériaux différents, on aura un dimensionnel de pièce qui sera différent. »
Et les coûts engendrés par de tels changements ne sont pas toujours faramineux. Bruno Salamone l’évalue à environ 20'000 euros « pour passer d’un matériau à un autre. En incluant quelques frais de motifications d’outillage, quelques développements et surtout des tests labo. »
Dans le cas de Beaba, Bruno Salamone remarque que « l’on peut se passer entièrement de polycarbonate et de bisphénol. Par contre, dans certaines industries, ce sera sans doute plus délicat que pour nous, pour des raisons économiques. »

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